Centre nantais de sociologie

Maxime Hautbout

Titre provisoire de la thèse

Et pourtant, ils pratiquent. Sociologie de l'engagement sportif des jeunes des classes populaires rurales


Direction et co-direction

Sébastien Fleuriel et Sylvain Ville

Présentation

Ce projet de thèse propose de questionner les fondements de l’engagement sportif d’une population trop peu connue et pourtant nombreuse. Pour ce faire, il s’agira de s’intéresser à la diversité des différentes pratiques physiques des « jeunes » de classes populaires en milieu rural et à leur articulation. Le projet croise différentes thématiques dont les classes populaires et l’engagement sportif tout en proposant une approche sociologique des stratifications territoriales.
Alors que certaines enquêtes se focalisent sur le sport compétitif et fédéral, d’autres ne se concentrent que sur les pratiques informelles. Ce faisant, elles excluent nécessairement une part des activités des jeunes et ne questionnent pas l’entièreté de leur engagement physique et sportif. La thèse se propose alors de renverser le regard, en adoptant une lecture plus empirique et plus longitudinale, qui entend partir des individus pour observer et analyser ce qu’ils font réellement, seul moyen de mieux connaître et comprendre la diversité et l’effectivité de l’engagement sportif des collégiens et lycéens populaires. Ces modalités de pratique peuvent aller de la pratique fédérale (foot en club) jusqu’à la pratique auto-organisée ou autonome (foot sur city-stade ou vélo) en passant par l’EPS (Éducation Physique et Sportive) et l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire). Nous élargissons le spectre jusqu’aux pratiques de loisir, plus ou moins éloignées des sports codifiés, comme la chasse, la pêche voire les travaux manuels (couper du bois, bricoler, etc.).
Alors que peu de travaux sociologiques se sont intéressés à l’EPS et son appendice que représente le sport scolaire (communément appelé UNSS), l’étude offre un moyen de questionner le rôle potentiel de l’UNSS en tant que levier de réussite scolaire chez les élèves des classes populaires, et d’analyser cette discipline comme vectrice de stratégies scolaires chez une population distante et en retrait de l’école.
De tels postulats supposent d’élargir la définition habituellement retenue dès lors que l’on mesure l’engagement sportif des élèves pour approcher effectivement les pratiques auxquelles ils s’adonnent. Sortir d’une lecture presque exclusivement fédérale est nécessaire pour ouvrir la prison définitionnelle de la pratique physique et mettre à jour les pratiques des élèves issus de milieux populaires habitant en zone rurale.
Mis à jour le 28 février 2022.
https://cens.testksup.univ-nantes.fr/theses-et-hdr/maxime-hautbout