Martin Manoury

Annie Collovald

Résumé : En 2018 Martin a débuté une thèse sur la pratique de glanage alimentaire dans une perspective internationale. En privilégiant une approche ethnographique (observation participante à couvert), il s’agit de comparer cette pratique dans les villes de Nantes et de Buenos Aires. Parmi les objectifs de ce travail il s’agit d’identifier les multiples dimensions des échanges, les acteurs en présence, les enjeux de division du travail et de territoire qui se posent dans l’accès aux ressources convoitées. Il s’agit également de d’interroger l’articulation entre les logiques collectives et l’intérêt individuel dans la production de valeur (non-marchande).

La comparaison franco-argentine prend sens au regard de la trajectoire de l’État social de ces deux pays, de l’histoire politique des classes populaires et des dispositions à l’action collective qui en découlent. Ce travail questionne également les offres d’assistance proposées dans chacun de ces pays, qu’elles soient institutionnelles (publiques et/ou privées) ou sous des formes plus informelles. Le but est de replacer les pratiques de consommation alimentaire alternative des populations démunies parmi l’ensemble concret des dispositifs de solidarité dans lesquels elles s'insèrent, pour ainsi prendre la mesure des soutiens dont elles disposent ou non, du type de démarcation qu’elles indiquent par rapport à l’offre « humanitaire » qui leur est dédiée et ainsi mettre en évidence le sens donné à la pratique pour ceux qui s’y adonnent.