Les thèses en cours au CENS

Les sujets de thèse des doctorants du CENS :

AGATHOSTHENE Zoé

Les petites mains de l'écologie au travail, l'exemple de la grande distribution

Sous la direction de Marie Cartier

AUBRY Julien

Le logement et les jeunes. Conditions d'accès au logement et modes d'habiter des jeunes dans les territoires littoraux et rétro-littoraux de Loire-Atlantique

Sous la direction de Pascale Moulévrier

AUFFRET Pauline

Experts et usages de la psychologie dans la fabrique des sportifs d'élite

Sous la direction de Corine Delmas

BLONDEL Alexandre

Les usages sociaux de la sociologie dans le domaine du spectacle vivant

Sous la direction de Sébastien Fleuriel et Pierre-Emmanuel Sorignet

CHAMPCIAUX Élisa

En être ou pas ? Sentiments et pratiques d'appartenance à l'université. Une approche sociologique

Sous la direction de Sophie Orange et Claire Lemêtre

CHAMPIGNY Thaïs de

De la compétence à la qualification ? Les enjeux de la rationnalisation des compétences au sein d'une entreprise agroalimentaire bretonne

Sous la direction de Philippe Charlier
 

Dans le cadre d’un contrat Cifre au sein d’une usine de production du secteur de l’industrie agroalimentaire, et du fait de la remise en question des modes de gestion de la masse salariale, ce travail de recherche tend à analyser le rapport aux compétences déployées par les salariés occupant des postes d’exécution. D’une part, on questionnera les outils mobilisés par l’organisme de production pour prendre en compte les compétences des salariés. D’autre part on questionnera les modes de reconnaissance de ces compétences. Ceci nous permettra d’observer si la reconnaissance des compétences des salariés amène à la reconnaissance d’une qualification ?
 

DAGONNEAU Tanguy

La fabrique de la fatigue professionnelle

Sous la direction d'Antoine Vion
 

DELANOUS Jeanne

L'accès à l'hormonothérapie dans les parcours de transition de genre en France

Sous la direction d'Antoine Vion et la codirection de Laurent Hérault (Aix-Marseille Université)

DEVEZ Chloé

Fermetures et dématérialisation : les déconnectés à l'épreuve de la recomposition du service public

Sous la direction de Pascale Moulévrier

DRAMÉ Maïmouna

Faire l’expérience d’une maladie chronique : la prise en charge du cancer à l’épreuve des transformations de l’institution médicale

Sous la direction de Romuald Bodin et Jean-Pierre Escriva

Reconnue comme étant la première cause de mortalité en France, le cancer est devenu une priorité pour les politiques de santé publique et d’action sociale. Face à une pathologie potentiellement létale chargée de représentations négatives, la lutte contre le cancer est sur tous les fronts (politique, médiatique, associatif) et mobilise aujourd’hui une diversité d’acteurs ainsi que des fonds économiques importants dans la cadre de la recherche expérimentale. Si les différents « plans cancer » ont contribué à lever plusieurs barrières (dépistage, représentations sociales sur le cancer, relation médecin/malade) à travers de vastes campagnes de mobilisation, l’explosion du nombre de malades atteint(e)s de cancer et leur prise en charge constituent cependant un véritable défi pour les institutions publiques de santé et les professionnels qui y exercent. Alors que la majorité des travaux en sciences sociales analyse l’expérience du cancer suivant des « logiques subjectives » (carrière de malade, rupture biographique), cette thèse qui s’inscrit dans la continuité de notre master 2 vise à interroger les impacts des transformations de l’institution médicale sur la prise en charge du cancer. Dans un contexte social en crise où les institutions médicales subissent de plein fouet des transformations structurelles (T2A, restrictions budgétaire, réduction du personnel), dans quelles conditions se déroule la prise en charge du cancer ? Comment cette crise affecte-t-elle la structure organisationnelle des soins à l’hôpital notamment en oncologie ? Au regard de ces questionnements et de notre objet d’étude, ce travail de recherche se situe à la croisée de la sociologie des institutions et de la sociologie de la santé. Pour mener cette recherche, le dispositif méthodologique s’inscrira dans 2 principaux axes : Le premier volet d’ordre quantitatif s’attachera à produire une base de données à partir des différentes enquêtes nationales existantes sur le cancer, afin de construire les profils sociaux des différents types de cancer. Le deuxième volet reposera sur une enquête ethnographique au sein de deux unités oncologiques (Nantes et Poitiers) avec à la clé des entretiens auprès des professionnels de santé et des étudiants en médecine, des récits de vie avec les malades et des observations participantes au sein des instances collectives de travail. Cette double approche méthodologique ainsi que la variation du profil des enquêtés (malades, personnel hospitalier) permettra de rendre compte des expériences communes mais aussi des singularités, susceptibles d’apporter une connaissance nouvelle de l’objet d’étude.

FERAND Mathieu

Les enseignants face à la "mixité sociale". Trajectoires sociales et pratiques professionnelles

Sous la direction de Philippe Charlier et Tristan Poullaouec

FÈVRE Marick

La santé à l'épreuve de la création d'entreprise

Sous la direction d'Annie Dussuet

HACHET Anaïs

Déterminants sociaux de la consommation d'alcool dans les Pays de la Loire

Sous la direction de Pascale Moulévrier

HAUTBOUT Maxime

Et pourtant, ils pratiquent. Sociologie de l'engagement sportif des jeunes des classes populaires rurales

Sous la direction de Sébastien Fleuriel

IMBERT Margot

La reproduction des élites rurales. Rapports sociaux de classe et enjeux de reproduction entre néo-ruraux, élites établies et petite bourgeoisie locale

Sous la direction de Sophie Orange

KAYSER Lise

L’usure normale des corps au travail : le cas des mains malades et accidentées

Sous la direction de Romuald Bodin et Anton Perdoncin

LE HENANFF Morgane

Des free-party à la club culture : le mouvement "techno" et son institutionnalisation. Étude comparative entre Nantes et Manchester

Sous la direction de Romuald Bodin

LECOMTE Victor

Les éleveurs de chevaux, des agriculteurs comme les autres ? Sociologie d’un groupe social hétérogène

Sous la co-direction de Sébastien Fleuriel et de Sophie Orange

Alors que le cheval est souvent représenté par une partie de ses univers professionnels, en particulier les secteurs de l'équitation et des courses hippiques, les éleveurs d'équidés sont dans une large mesure inconnus, formant un groupe social à la composition et aux contours assez flous. Au sein de cette population très hétérogène cohabitent des situations très variées ainsi que différents statuts, circuits économiques et usages des animaux, eux-mêmes liés à des institutions et à des pratiques au poids économique et symbolique inégal. Croisant méthodes quantitatives et qualitatives, la thèse a pour but d'objectiver l'espace social des éleveurs et des activités équines, impliquant de se pencher sur leurs quantifications et conditions de quantification. La recherche vise à comprendre comment on se retrouve à s'impliquer, d'une manière ou d'une autre, dans les équidés. L'étude se base ici sur des trajectoires biographiques et professionnelles de personnes liées aux équidés, leurs situations personnelles et leurs formes de carrières. Il s'agit également d'étudier les conditions de maintien dans ces activités. De cette façon, la recherche permettra de cerner davantage les différents mondes du cheval, leurs économies et leurs logiques spécifiques, leurs sélectivité et formes de régulation, leurs relations entre eux et avec d'autres univers sociaux et professionnels.

LOMBARD Léo

Coopérer dans un monde incertain : le cadrage social des échanges entre métropoles ouest-européennes et sahéliennes

Sous la direction d'Antoine Vion

MANOURY Martin

Pauvreté et pratiques de consommation alternatives

Sous la co-direction d'Annie Collovald et de Fabienne Pavis

MARY-DEFERT Louise

Les recompositions sociales, techniques et politiques de l'aidance

Sous la direction de Pascale Moulévrier

MEROUEH Saskia

Les enfants du spectacle en France. Catégorisations, hiérarchisations et socialisation par le travail

Sous la co-direction de Marie Cartier et Martine Court

MESLIER Carmen

Enquête sur les négociations autour du corps mort : le cas du prélèvement d'organes

Sous la direction de Philippe Charlier et Françoise Leborgne-Uguen (Université de Bretagne occidentale-Brest)

MICHEL Jonathan

Le choix des chaînes. L’établissement de Mai 68 à aujourd’hui

Sous la direction de Marie Cartier

POLICE Florian

La politique au village. Engagements et conflictualités en milieu rural

Sous la direction de Corinne Delmas

REY Gabrielle

L'intrusion des pollutions dans le quotidien des jardinier.ères amateur.rices : des styles de vie à l'épreuve d'environnements à risque

Sous la direction d'Antoine Vion et Séverine Misset

Le travail de thèse articule trois axes de questionnement autour du problème des sols pollués dans les jardins en ville. D’abord, il s’agit d’étudier comment les entrepreneurs de cause de ce problème s’insèrent dans les politiques de jardinage préexistantes, dont il s’agira de retracer l’histoire, et les relations entre les jardinier.ères, leurs représentant.es et les promoteurs des jardins. Ensuite de voir comment l’enjeu des sols pollués s’inscrit dans les rapports que les jardinier.ères entretiennent entre elles et eux, et alimentent des jugements sur la bonne pratique des jardins. Enfin, je souhaite étudier l'entrée des pollutions, en tant que préoccupation de sécurité, dans les considérations domestiques des jardinier.ères. Quelles négociations s’effectuent entre le risque et le remodelage des habitudes, des bénéfices et aspirations associés au jardinage, mais aussi comment l’irruption d’une menace sanitaire dans un espace familier affecte-elle les appropriations qu’en ont les jardinier.ères ? Il s’agira en somme d’analyser comment le problème des sols pollués tel qu’il est construit reconfigure les relations entre différents groupes d’agents autour du bon usage de l’environnement en ville. L’enquête se déroulera dans des jardins à Nantes et au sein de communes de Seine-Saint-Denis.

ROUSSEAU Mathis

"Ils sont nés comme ça". Une sociologie des croyances en l'inné dans des familles d'enfants jumeaux

Sous la direction de Romuald Bodin et de Nicolas Rafin

En France, les sciences sociales se sont assez peu intéressées aux liens fraternels et à leur fonctionnement (BUISSON, 2003) et a fortiori lorsqu'on parle de relations gémellaires (DARMON, 2001). Entourée de mythes et de croyances, la gémellité, comme objet de recherche et comme phénomène social, est marquée par des approches biologisantes et psychologisantes non sans effets sur la socialisation des enfants jumeaux et le fonctionnement des familles concernées. Au contraire, ces familles constituent un terrain particulièrement heuristique notamment pour saisir le recours à des pratiques et des représentations innéistes, c'est-à-dire renvoyant à un "déjà-là" à la naissance, et comprises comme des moyens d'appréhender et de régler ce phénomène pour les parents et les enfants. En effet, le recours à l’inné fait partie de ces instruments symboliques de justification des transmissions intergénérationnelles de biens, autant symboliques (culturels, relationnels, affectifs) que matériels (économiques, mobiliers ou immobiliers), et de répartition de ces biens au sein de la famille. Cependant, la sociologie a longtemps et encore aujourd’hui mis à distance ces explications innéistes des stratégies de reproductions familiales, en leur préférant les explications en termes d’héritages économiques et culturels (BOURDIEU et PASSERON, 1964 ; LENOIR, 2002 ; LAHIRE, 2019).
Dans le cadre d'une approche sociologique de la gémellité, cette thèse propose donc de replacer ces croyances innéistes au centre de l'analyse des familles, en interrogeant leurs conditions sociales d’existence (quand, comment et par qui ces croyances sont-elles mobilisées ?) et leurs effets performatifs sur la socialisation familiale des enfants jumeaux. Elle s’attellera d’une part à identifier comment le recours à l’inné sert des stratégies de reproduction familiale et, d’autre part, elle tendra à montrer en quoi les conceptions familiales innéistes de la gémellité participent de logiques de différenciation et d’individuation des enfants jumeaux. Car, à la différence des fratries plus « ordinaires », les fratries gémellaires sont le lieu d’un « toutes choses égales par ailleurs » (DARMON, 2001), au sens où elles se caractérisent par une naissance simultanée et une identité a priori en termes d’âge et de rang de naissance, voire en termes de sexe pour les jumeaux monosexués. Partant, la gémellité offre des cas singuliers de relative synchronicité des parcours enfantins, pour lesquels la différenciation des enfants ne va donc pas de soi et ne peut en outre s'appuyer sur ces repères "biologiques" habituels que sont le sexe ou l'âge. Elle offre pour toutes ces raisons un espace d’observation inédit des logiques familiales de construction sociale des différences enfantines et de la fabrication sociale de l'inné.

ROUSSEAU Syrine

La construction du rapport aux risques professionnels du personnel soignant en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)

Sous la direction de Philippe Charrier et Sylvie Morel

ROYOUX Maxime

Les entreprises réformatrices de l'industrie verte en France

Sous la direction d'Antoine Vion et Jean-Baptiste Comby

STEPHAN Emersende

Du fonctionnariat à l’externalisation ? Socio-histoire des agentes du nettoyage des hôpitaux publics depuis 1956

Sous la direction de Marie Cartier

TERUEL Ulysse

Les artistes au travail. Les effets différenciés de la crise sanitaire sur des situations inégales en Pays de la Loire

Sous la direction de Romuald Bodin et Valérie Rolle

Les sujets de thèse des doctorants associés au CENS :

PALLESI Lucie

Transidentité et sport de compétition: contrôler les corps trans pour préserver la bicatégorisation sexuée

Sous la direction d'Anaïs Bohuon (Université Paris-Saclay)

Le sport et en particulier le sport de compétition est l'arène sociale où la ségrégation sexuée demeure prégnante. Celle-ci s'appuie sur deux présupposés : le fait que l'on pourrait différencier les individus selon leur sexe de manière binaire (homme/femme) et le fait que le sexe masculin aurait un avantage biologique significatif sur le sexe féminin en termes de performances sportives. Avec la visibilité croissante de la population LGBTI+ depuis les années 1970 et le développement de l'accès aux transitions médicales et juridiques, des personnes trans et non-binaires ont commencé à prendre part à des compétitions sportives de haut niveau. En particulier, la participation des femmes trans aux épreuves femmes a entraîné de nombreux débats et conduit depuis vingt ans à diverses réglementations encadrant leur participation par les institutions sportives internationales (Comité International Olympique, fédérations internationales, Tribunal Arbitral du Sport). Jugées avantagées sur leurs adversaires voire dangereuses, les femmes trans sont soumises à des critères toujours plus contraignants au nom du maintien de l'équité des compétitions. Reposant sur un travail d'archives (documentation des institutions sportives internationales et corpus de littérature biomédicale) et des entretiens avec des athlètes trans, des membres des fédérations internationales et des expert‧e‧s consulté‧e‧s par les fédérations, cette thèse propose d'étudier comment la régulation de la participation des sportif·ve·s trans dans le sport compétitif de haut niveau réactualise l'idéologie de la naturalité du sexe. Elle se centre d'une part sur l'étude sociohistorique des processus et dispositifs, en particulier biomédicaux et juridiques, qui au sein des institutions sportives internationales conduisent à l'établissement des critères autorisant (ou non) les personnes trans à participer aux compétitions. Elle analyse d'autre part la prégnance du discours biologique pour penser l'inclusion des personnes trans aux compétitions et la focalisation sur le rôle supposé de la testostérone comme déterminant essentiel des performances et de la différence des sexes. Une attention particulière est portée aux controverses qui émergent dans le champ de la recherche biomédicale quant aux effets de l'hormonothérapie dite féminisante sur les performances. Enfin, elle tâche de saisir l'expérience des athlètes trans de haut niveau face à ces mécanismes de contrôle et les possibilités qui leur sont offertes pour exister voire résister dans l'espace du sport de compétition.

RABAIN Thibault

L'espace au service de la protection de l’enfance : les pouponnières sociales

Sous la direction de Pascale Moulévrier (CENS) et d'Anne Bossé (AAU-CRENAU - UMR 1563)

Dans le champ des disciplines attentives à l’espace (architecture, géographie, sociologie notamment), il est difficile de trouver une publication s’attachant aux pouponnières sociales. La structuration de la protection de l’enfance en France a pourtant créé un grand nombre de lieux et de bâtiments, sur lesquels aucune analyse croisant questions spatiales et questions sociales n’a encore été engagée. Réalisé par un étudiant formé à la sociologie, au sein d’un laboratoire d’une école d’architecture, ce travail doctoral a pour objectif de produire des connaissances sur le rôle de l’espace dans la protection de l’enfance par les prismes de l’action publique, des espaces d’accueil et d’hébergement, et du travail de care. Ces trois axes de recherche ont été conçus pour mettre à profit regard sociologique et analyse spatiale, posture critique des théories de la prise en charge de l’enfant et démarche compréhensive dans les lieux et auprès des acteurs, adultes comme jeunes enfants. Ils permettent de croiser les échelles des politiques publiques, de l’organisation institutionnelle locale et du travail en train de se faire, et celle du corps et des agissements des bébés accueillis. En posant un regard inédit sur les pouponnières, cette recherche vise tout à la fois à comprendre à nouveaux frais l'habiter au prisme des pensées du care et la production de connaissances utilisables par les décideurs, les porteurs de projets et tous les acteurs de terrain impliqués dans les politiques de protection de l’enfance et dans la fabrique des espaces concernés.
Mis à jour le 25 septembre 2024.